Une fois de plus, la Corse voit l'arrivée du gouverneur militaire français : le comte Marbeuf. Il rétablit l'ordre, met en place une politique de développement agricole (amélioration de la race ovine et chevaline, implantation du mûrier et du cotonnier), s'occupe à désarmer et pacifier les populations, à leur donner un état-civil et à les faire participer à l'administration du pays.
Un Plan Terrier est établit et contient des informations très précises concernant la situation économique de l’île. La population progresse de 30% en 20 ans. Des routes seront construites.
En 1789, un décret promulgue que "la Corse fait partie de l'empire français et ses habitants seront régis par la même constitution que les autres Français". Mais ce texte ne scelle pas pour autant la réconciliation avec la France.
Pasquale Paoli, après que l'Assemblée nationale à Paris issue de la Révolution l'eût accueilli, revient en Corse acclamé par la population. Il fait entrer la Corse en sécession et appelle une nouvelle venue à la rescousse : la Grande Bretagne.
En 1794, les Français quittent la Corse, l'île devient anglaise. Les 400 députés réunis à Corti le 10 juin proclament Pasquale Paoli "babbu di a patria". Mais ce dernier est vite déçu par la Grande Bretagne qu'il considérait comme un modèle de libéralisme. En effet, cette dernière poursuit en Corse un but stratégique et économique et fait peu cas du peuple insulaire. Évincé, Paoli est rappelé à Londres où il meurt quelques années plus tard.
Le royaume anglo-corse sera de courte durée, les Français reviennent en octobre 1796 suite à la signature du traité de Paris.
De 1770 à 1790, Marbeuf revient, il est commandant en chef des troupes du roi de France. Il fait poursuivre les anciens partisans de Paoli, certains seront égorgés, d'autres déportés dans les prisons toulonnaises. Il attribue aux notables de l'île des titres de noblesse et distribue des bourses. Il meurt à Bastia le 20 septembre 1786. Des inconnus feront disparaître son cercueil et détruiront son château.